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le Jeudi 14 juillet 2022 8:42 Alimentation

Une ferme à quelques pas du parlement – Ottawa Farm Fresh

Une ferme à quelques pas du parlement – Ottawa Farm Fresh
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Jonathan Bruderlein et Jolianne Demers ont lancé leur entreprise Ottawa Farm Fresh en pleine pandémie de Covid-19. Leur petite famille sème dans la Greenbelt à quelques minutes du centre-ville d’Ottawa. Leur entreprise maraichère semble prospérer.

« On est dans notre 3e année et on a dans les 300 abonnées [à nos paniers de légumes] » déclare fièrement Jonathan Bruderlein au téléphone.

 Le couple qui s’est rencontré à l’université au Québec dans un programme de science agricole ne s’est pas lancé sur une ferme fraîchement sortie de l’école. Ils sont partis à l’aventure sur d’autres fermes pour apprendre comment faire, les deux mains dans la terre. Puis ils ont loué des terres pour expérimenter… 3 ans de pratique plus tard, ils ont monté leur première ferme au Québec.

Mais ils leur manquaient quelque chose. Leur but était de vendre leur produit aux gens, d’avoir ce lien avec les consommateurs. La vente de petit producteur reste difficile dans les épiceries régionales. 

En 2018, ils ont tout vendu et sont repartis explorer. Avec leur connaissance, Jonathan s’est lancé dans le coaching d’entreprise agricole. Pour lui, il y a un réel besoin concernant la face entrepreneuriale. « Il y a une demande. Avoir une ferme, c’est aussi avoir une entreprise et le côté business » affirme l’agriculteur.  Surtout, en agriculture, parce que selon lui « ce sont des gens motivés idéologiques.  Mais ils ne se rendent pas compte qu’ils se lancent une entreprise. Il faut savoir lire les états financiers, faire un bon suivi au niveau budgétaire. Il faut suivre nos chiffres ».

Après avoir exploré le Canada et les États-Unis en fourgonnette, la famille a posé ses valises en Ontario grâce au programme de la Commission de la capitale nationale. La famille loue leur ferme et peut en récolter les bénéfices. Elle doit cependant respecter des normes de pratiques agricoles durables qui respectent l’environnement.

Heureusement pour eux, l’agriculture biologique et durable « c’est tout ce qu’on connait » lance Jonathan. De par ses discussions avec des collègues, il conclut que les défis de l’agriculture restent les mêmes biologique ou non : 

« Par exemple, on n’utilise pas de pesticide, mais on n’en a pas besoin. Il faut prévenir, pas attendre que ce soit vert entre les rangs. Je ne vois pas davantage à ne pas être biologique. Les défis qu’on vit sont similaires à tous les autres [agriculteurs]. »

Jonathan Bruderlein

Le couple ne se soucie pas seulement du bien-être environnemental. Lors de la discussion, Jonathan revient souvent sur cette idée de prendre le temps de respirer, de prendre conscience des choix qu’ils font en agriculture. « Quand on a juste l’impression d’être pris dans une roue, ça ne contribue pas au bien-être personnel.  Sur une ferme, c’est tellement lié le personnel et l’agriculture », explique-t-il.

Pour cette famille fermière, les humains sont le plus importants. Autant du côté de l’entreprise, puisque « le maillon faible dans une entreprise c’est toujours l’humain. » Mais aussi du côté des clients « de voir et de rencontrer les gens qui mangent nos produits, c’est vraiment satisfaisant », souligne Jonathan