Le mercredi 29 juin 2022, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) s’associe avec Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA) pour présenter un livre blanc de l’économie franco-ontarienne.
Dans ce document, les deux fédérations s’appuient sur les données de Statistique Canada pour souligner que les entreprises francophones ont besoin de soutien pour ne pas être vouées à disparaître. La situation serait particulièrement préoccupante pour les régions rurales du Nord et de l’Est.
Le rapport spécifie que les exploitants agricoles génèrent de plus faibles revenus que les fermes des non-francophones, malgré que leur propriété soit plus large. Une situation qui inquiète l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO). « lI s’agit d’une donnée inquiétante, car l’écart nous apparaît important. Il y a 6 % de plus de fermes exploitées par un francophone qui génèrent moins de 25 000$ de revenus comparativement aux exploitants anglophones » réagit Danik Lafond, directeur général de l’UCFO.
Aussi, le document note que les entrepreneurs agricoles sont parmi les plus vieillissants au pays. Cela menace la pérennité des agriculteurs francophones puisqu’il est plus facile de revendre à des non-francophones.« ll faut donc s’inquiéter de la pérennité financière des entreprises agricoles, encourager la diversification des revenus à la ferme et appuyer le développement de compétences entrepreneuriales de notre relève agricole, » poursuit le directeur général de l’UCFO.
Pour pallier cette problématique, l’AFO et la FGA veulent créer un fonds d’investissement pour aider les francophones à devenir des acheteurs compétitifs et garder intact le patrimoine économique des francophones. Richard Kepler, directeur général de la FGA explique ce débalancement par le fait que « pas parce qu’on ne prête pas au francophone, mais parce qu’il y a un pool plus grand des non-francophones. Les propriétaires peuvent vendre plus vite, plus cher ».
L’idée de créer un fonds d’investissement pour faciliter l’établissement de la relève agricole francophone est une mesure accueillie favorablement par l’UCFO. « Il faut s’assurer de protéger le patrimoine agricole franco-ontarien » selon Danik Lafond.
La FGA est née du besoin de faire pression sur le gouvernement. Pour Kepler, « il faut qu’on rappelle constamment au décideur la présence des francophones dans l’économie. On doit pousser la fonction publique pour agir. »
Il prend pour exemple l’accès restreint aux études supérieures en français. Malgré une forte demande de francophones- ou de personnes bilingues- sur le marché du travail dans une panoplie de domaines, le milieu des études supérieures ne peut pas s’ajuster. En effet, les collèges ont besoin de faire approuver par le gouvernement les nouveaux cours ou les changements majeurs. « Les délais sont longs et les universités n’ont pas le pouvoir de faire eux-mêmes les changements de cours, ça peut prendre 1 ou 2 ans », spécifie Kepler.