Auteur : Charles de Maisonneuve
Ramassage des adultes
L’une des techniques des plus efficaces est le ramassage des chrysomèles adultes. La capture se fait plus facilement tôt le matin ou en soirée lorsque la température est sous 18oC. Les insectes ne volent pas à ces températures et ils n’ont pas tendance à se cacher du soleil sous les feuilles. Les techniques consistent à les écraser, à les faire tomber dans un récipient contenant de l’eau savonneuse ou à les attraper avec des gants de chirurgien enduits de vaseline ou de colle (ex. Tangle-Traps, Tangle-Foot). On peut également utiliser un aspirateur portatif.
Une méthode simple de prévention est de bloquer l’accès du ravageur aux plantes. Une couverture flottante ou un filet anti-insecte (dont les mailles sont moins de 4mm) peuvent-être déposés sur la culture. Attention, ces protections doivent être retirées à la floraison pour permettre la pollinisation par les abeilles. Il faut éviter d’utiliser cette technique sur un sol où il y a eu des cucurbitacées l’année précédente, car il y a un risque que des chrysomèles émergent de ce sol.
L’application de paillis de paille de 3 cm d’épais réduit la ponte et héberge des ennemis naturels de cette peste tels que des carabes. Il est recommandé de laisser un espace exempt de paille autour des tiges de 5 à 8 cm. On peut aussi utiliser des paillis de films de plastique qui empêche la ponte près des plants. Des paillis de plastique métallisé (vendu chez Dubois Agrinovation) réduiraient énormément le nombre de ravageurs par rapport à un film noir.
Il est recommandé d’éliminer les résidus de culture à la fin de la saison. Cela réduit les chances de survie des larves dans le sol en hiver. Cela peut se faire en enfouissant les résidus dans le tas de compost ou dans le sol du jardin. D’autre part, le développement de la chrysomèle est favorisé par des sols humides. Ainsi, la culture sur un sol sableux, la culture sur buttes et la technique d’irrigation gouttes à gouttes permettent de gérer plus facilement ce facteur.
Des recherches ont montré qu’une culture mixte de maïs, de brocoli et de concombre réduisait de 10 à 30 % les populations de chrysomèles et qu’une association avec des plants de tomate diminuait l’attrait du ravageur pour les feuilles de concombre. On peut également implanter des plantes répulsives dans le potager telles que la tanaisie, le brocoli, le calendula, la cataire, la capucine et le radis.
Pièges
La présence d’au moins un ou deux plants pièges dans le jardin tel que les courges d’hiver Hubbard et Buttercup permettent de diriger les ravageurs hors de la culture. On peut alors les éliminer sur les plants pièges. Cependant, l’efficacité est réduite lorsque les plants de concombre sont en fleurs ou qu’ils sont jeunes. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de les implanter 1 à 2 semaines avant la culture des concombres. Les plants pièges sont plus attractifs aux jeunes stades (4 à 6 feuilles). Ainsi, des semis successifs de courge pourraient être une option.
La capture des chrysomèles peut se faire à l’aide de pièges constitués de contenants de plastique de 4 litres peinturés en jaune citron et troués avec des orifices de dimension maximale de 4 mm (référence sur Youtube : Capsule sur la chrysomèle rayée du concombre). On insère à l’intérieur une hormone d’attraction à base de cucurbitacine (Cucumber Beetle Trap and Lure, de la compagnie Agbio) vendu entre autres par Natural Insect Control (Stevensville, Ontario) pour attirer la chrysomèle. De l’eau savonneuse est versée au fond du contenant pour tuer les insectes.
On peut également préparer son hormone en faisant sécher à l’air libre des tranches de fruits de courge Hubbard et en les broyant en poudre. L’utilisation de plaquettes jaunes disposées face au sol de 50 à 65 cm d’hauteur est une autre technique, mais elle à l’inconvénient de capter des insectes utiles.